Mouvements, au-delà du paysage

 

Engagée et consciente, ma démarche s’appuie sur une formation d’architecte, des débuts de scénographe et de paysagiste : la marche comme outil d’appréhension fine et méditative d’un territoire, l’investigation, la collaboration et les échanges inter/pluridisciplinaires, les prélèvements, la forte matérialité des œuvres, le travail du volume, la mise en scène et en espaces. 

Autour d’un sujet commun, de territoires dans ce qu’ils ont de physique - souvent en montagne – j’observe, enquête, cherche d’éventuelles collaborations, rencontre des personnes ressources, afin de comprendre les problématiques et les enjeux. J’enregistre et opère des glissements dans ma pratique artistique, afin que chaque œuvre prenne la forme la plus appropriée pour rendre sensible mon propos.

 

 

"De l'argile, nous faisons un pot, mais c'est le vide à l'intérieur qui retient ce que nous voulons."

Lao Tseu Tao Te King

 

 

"Ma" : intervalle, espace, durée, distance (concept japonais)

 

"Au Japon, les notions de temps et d'espace sont unies dans un seul concept traduit par le mot "MA" - intervalle existant naturellement entre deux objets ou entre deux actions (objets placés l'un à la suite de l'autre, actions se déroulant l'une à la suite de l'autre). C'est-à-dire aussi : vide et ouverture entre deux éléments, par exemple la notion d'absence qui oppose l'espace compris dans un paravent à l'espace compris dans la pièce. Ou, si l'on privilégie la notion du temps : intervalle, temps de pause existant dans un processus se déroulant en plusieurs moments. Il n'existe aucune différence entre les deux notions de temps et d'espace telles que les perçoivent les européens. Le concept de "MA" définit au Japon un intervalle. Ce concept est le fondement même de l'environnement, de la création artistique et de la vie quotidienne au point que l'architecture, I'art, la musique, le théâtre, l'art des jardins sont tous appelés des arts "MA"."

d'après Isozaki Arata