Diplômée d’architecture1, elle laisse rapidement de côté sa pratique de maîtrise d’oeuvre en architecture et paysage afin de se consacrer entièrement à l’image, fixe ou en mouvement. Depuis, elle partage son temps entre ses recherches personnelles, des photographies de commande, l’enseignement et la scénographie d’expositions.

 

Engagée et consciente, la démarche d’Emmanuelle Blanc s’appuie sur sa formation d’architecte, ses débuts de scénographe et de paysagiste : la marche comme outil d’appréhension fine et méditative d’un territoire, l’investigation, la collaboration et les échanges inter/pluridisciplinaires, les prélèvements, la forte matérialité des œuvres, le travail du volume, la mise en scène et en espaces. 

 

Les relations que nous entretenons avec nos environnements intimes ou partagés, de l’architecture aux paysages, la façon dont nous les percevons et les transformons, ainsi que notre inscription dans le vivant. Ce sont là les questions essentielles autour desquelles se développe le travail d’Emmanuelle Blanc.

 

Autour d’un sujet commun, de territoires dans ce qu’ils ont de physique – souvent en montagne – elle observe, enquête, cherche d’éventuelles collaborations, rencontre des personnes ressources, afin de comprendre les problématiques et les enjeux. Elle enregistre et opère des glissements dans sa pratique artistique, afin que chaque œuvre prenne la forme la plus appropriée pour rendre sensible son propos.

 

En 2021/22, sur une invitation du CRP (Centre Régional pour la Photographie / Hauts-de-France), l’Institut pour la Photographie et Lille 3000, autour des problématiques liées à la déstabilisation durable du système hydraulique  dans le Bassin Minier je conçois, in situ, une installation d’images d’étangs d’affaissement sublimées sur textile flottant dans un sous-bois : Comme de l’eau de roche.

 

Depuis 2017, elle mène un projet au sein d’un collectif hybride2 entre sciences humaines, arts plastiques et sciences du vivant : Des vivants, des vins. Leurs propositions tentent de rendre sensibles des pratiques vigneronnes alternatives qui font face à la crise écologique contemporaine.

 

De 2011 à 2013, elle a produit la série Cartographie d’une extrême occupation humaine : une recherche photographique sur le paysage alpin français à l’ère de l’Anthropocène, où les traces de l’activité technologique sont omniprésentes, même en altitude. Il s’inscrit dans un projet utopique et collectif de 42 photographes : France(s) Territoire liquide sous la direction artistique de Paul Wombell et en partenariat avec la DATAR.

Cette série marque le début d’autres travaux sur la montagne, l’ambiguïté des paysages, l’obsolescence de l’opposition Nature / Culture et la question cruciale des conséquences du changement climatique.

Soupçons, comme une archéologie poétique, discute l’opposition Nature / Culture.

Incertitude, évoque la paradoxale fragilité des montagnes.

Les Diablerets, (travail en cours) tente de proposer un nouveau récit en se plaçant du point de vue de la montagne.

 

Elle a réalisé et auto-édité une oeuvre hybride (photographie/danse/création sonore/stop-motion) autour de la Maison Louis Carré de l’architecte finlandais Alvar Aalto. En collaboration avec Camille Delafon (compositrice) et Ève Girardot (danseuse) : La Visite.

 

D’autres de ses séries ont pour objet l’urbain et l’architecture.

C’est le cas, par exemple, de la série Chandigarh, l’urbanisme du Corbusier et de P. Jeanneret.

Mais aussi du projet collectif Le Sentier Métropolitain du Grand Paris et Les Sismo-graphes3 qui propose une réponse à la question de la construction d’un imaginaire en commun du Grand Paris.

La Fab Bordeaux Métropole (Les Pionnières), Rennes Métropole (Terra-Former), laboratoire de recherche IPRAUS (Ruralité avec F. Pousin)…

 

Dans un domaine plus intime, elle construit un dialogue en images avec la photographe Brigitte Bauer, autour de l’enfance : Ce que nous sommes.

 

Elle effectue des campagnes photographiques institutionnelles, par exemple sur le patrimoine architectural et industriel de la ville de Saint Ouen, pour le rapport d’activités du musée d’Orsay, dans la Grande Galerie de l’Évolution du Muséum National d’Histoire Naturelle…

Elle est sollicitée par des agences d’architecture, de paysage, des boutiques (les Ateliers Jean Nouvel, C. de Portzamparc, Aesop, C.-H. Tachon, C. Vergély, E. Lapierre, F. Mercier, Champ Libre, Tekton, Scène… )

Elle publie dans la presse nationale et internationale et participe à des ouvrages sur les oeuvres d’architectes majeurs (Jean Nouvel, Alvar Aalto).

 

Elle partage sa passion pour la photographie et l’architecture en enseignant : École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, Écoles de Condé, Écoles Nationales Supérieures d’architecture, Maison Européenne de la Photographie, Maison du Geste et de l’Image, etc… à des jeunes, de la maternelle au supérieur.

 

Née en 1971, elle vit et travaille entre Paris et Évian-les-Bains.

Elle était membre de l’agence coopérative de photographes Picturetank de 2008 à sa fermeture.

 

 

1. DPLG et Master : É.N.S d’Architecture Paris Tolbiac et Belleville, Université Laval Québec, lauréate du Prix Tony Garnier de l’Académie d’Architecture
2. Collectif Vin/Vivants 
3. 11 photographes et d’une chercheuse (Raphaële Bertho)